C’est ce soir à 22h que je m’envole pour une nouvelle mission de deux ans, une nouvelle aventure, de nouvelles rencontres, d’autres territoires culturels à découvrir dans cette Afrique si attachante et que j’aime tant.
En relisant le texte « Partir » écrit il y a déjà quelques années et présent en tête de ce blog depuis le début, à l’heure d’un nouveau départ, je voulais le republier- je n’en change pas une virgule – il correspond toujours à mon état d’esprit et à la réalité de la vérité vers laquelle je vais.
PARTIR
Aimer prendre un avion un matin glacial d’hiver pour une mission lointaine et longue
c’est mettre sa culture en bandoulière et prendre le risque de se perdre.
Perdre ses repères pour retrouver, au bout du compte, les essentiels.
Mais auparavant il faut accepter les mystères de l’inconnu, ses troubles et ses dangers,
d’autres intelligences, d’autres cœurs, d’autres bontés, d’autres beautés.
Accepter de ne presque rien savoir des faits et gestes,
des paroles de ceux que l’on aime.
Savoir partir le cœur léger malgré les séparations, tout laisser sans rien laisser.
C’est aussi assister au spectacle de la pauvreté, impuissant.
Chercher d’autres demains, s’approcher des autres, doucement.
Aimer les soirs incertains dans une capitale inconnue, les aubes douteuses...
Préférer les flottements de l’âme aux certitudes du savoir.
Croiser le regard d’un enfant pauvre de la brousse ou celui hautain d’une femme peulh.
Aimer les horizons qui reculent et les faire reculer si besoin est.
C’est savoir que l’on ne rentre jamais indemne d’absences au long cours.
Revenir sans jamais vraiment revenir, prendre le risque de devoir repartir,
vouloir rester et partir.
Partir c’est accepter les points de non-retour.
(texte de Dominique Baumont)
à bientôt sur les chemins de la solidarité...