PARTIR
Aimer prendre un avion un matin glacial d’hiver pour une mission lointaine et longue
c’est mettre sa culture en bandoulière et prendre le risque de se perdre.
Perdre ses repères pour retrouver, au bout du compte, les essentiels.
Mais auparavant il faut accepter les mystères de l’inconnu, ses troubles
et ses dangers,
d’autres intelligences, d’autres cœurs, d’autres bontés, d’autres beautés.
Accepter de ne presque rien savoir des faits et gestes,
des paroles de ceux que l’on aime.
Savoir partir le cœur léger malgré les séparations, tout laisser sans rien laisser.
C’est aussi assister au spectacle de la pauvreté, impuissant.
Chercher d’autres demains, s’approcher des autres, doucement.
Aimer les soirs incertains dans une capitale inconnue, les aubes douteuses...
Préférer les flottements de l’âme aux certitudes du savoir.
Croiser le regard d’un enfant pauvre de la brousse ou celui hautain
d’une femme peulh.
Aimer les horizons qui reculent et les faire reculer si besoin est.
C’est savoir que l’on ne rentre jamais indemne d’absences au long cours.
Revenir sans jamais vraiment revenir, prendre le risque de devoir repartir, vouloir rester et partir.
Partir c’est accepter les points de non-retour.
(texte de Dominique Baumont)
Une première en rêve, en imagination,
au ras des cartes.
Une deuxième le long des routes,
dans des bus rapiécés,
dans des gares en attente
d’hypothétiques trains,
dans des hôtels douteux ou des jardins radieux.
Enfin une troisième et interminable en souvenir,
dans la présence d’instants
qui vous constituent désormais
et que rien n’y personne ne peut effacer.
Elisabeth FOCH - Journaliste française - Prix Nadal 1990
Matin à Kikwit. Bandundu. RDC
La promesse d'une expérience de
Volontariat Solidaire réussie.
Musique de Zaz "On ira"
Vidéo de Ion Eminescu
Chargé de communication à la DCC
Il y a pire que
le bruit des bottes,
il y a le silence des pantoufles.
Max Frisch
Du 12 au 14 octobre se tiendra à Kinshasa en République Démocratique du Congo le 14ème sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Il a été publié en 2010 un article sur « pourquoi nous parlons français » qui s’adressait aux populations d’autres pays que la France et en particulier aux pays africains francophones. C’est le moment de relire cette très intelligente réflexion en ces jours de reconnaissance internationale de la langue française, cette « langue de gentillesse » comme le disait Senghor.
« Le département de français de l’université du Witwatersrand (Afrique du Sud) » a récemment invité Aminata Sow Fall, une éminente femme de lettres sénégalaise, à venir parler de la littérature africaine, de la question linguistique et de l’état de l’Afrique francophone. Quand on lui a demandé pourquoi elle écrivait en français plutôt qu’en wolof, sa langue maternelle, elle a répondu qu’au début de sa carrière littéraire, en 1963, la transcription en alphabet latin du wolof, la langue la plus couramment pratiquée au Sénégal, n’était pas encore tout à fait achevée. Elle n’a donc pas eu le choix, a-t-elle regretté, avant de s’empresser d’ajouter que, si elle n’avait pas été à l’aise avec le français, elle n’aurait jamais écrit de livres. La réponse de Mme Sow Fall m’a incitée à revenir sur ce sujet brûlant car je suis convaincue que, dans une certaine mesure, le débat s’applique également à l’anglais en Afrique. »
Véronique Tadjo.
« Dans les années 1960, la plupart des colonies françaises ont acquis leur indépendance dans un climat d’euphorie et d’espoir pour l’avenir de l’Afrique. Moins de dix ans après, les choses ne s’étaient pas beaucoup améliorées. Le néocolonialisme avait mis la main sur l’économie, et les élites politiques se sont révélées trop cupides pour tenir les promesses qu’elles avaient faites à l’indépendance. Ce fut le temps de la désillusion.
Les péripéties des « Soleils des indépendances », le roman de l’Ivoirien Amadou Kourouma (1927-2003), décrivent avec éclat cette déception. Lorsque Kourouma a soumis son manuscrit à des éditeurs en France et en Afrique, il n’a essuyé que des refus, au motif que le texte était écrit dans un « mauvais » français. De rebuffade en rebuffade, le roman fut finalement publié au Canada en 1968. Il rencontra un succès immédiat en librairie et une prestigieuse maison d’édition en France en racheta finalement les droits en 1970. Des éditions bon marché sont sorties pour le marché africain, des millions d’élèves ont lu le livre sur le continent noir, où il continue aujourd’hui de faire partie des programmes scolaires. Le roman de Kourouma était révolutionnaire en ce sens que, pour la première fois, un écrivain tentait de recréer la façon dont parle vraiment l’homme de la rue en Afrique. L’écrivain a fusionné le français avec sa langue maternelle, le malinké, en jouant avec la syntaxe et la grammaire françaises et en donnant à certains mots une signification entièrement nouvelle. Sa langue n’avait que faire des règles les plus élémentaires. Le style était exubérant et empreint d’une sensualité brute.
Le livre de Kourouma a montré que le français n’était pas seulement la langue des anciens oppresseurs, mais qu’il pouvait également servir nos desseins et nous permettre de raconter l’expérience africaine. L’écrivain a démontré que cette langue nous appartenait et que nous étions libres de l’utiliser comme nous l’entendions pour exprimer notre propre réalité. Quelque dix années plus tard, le romancier, poète et dramaturge congolais Sony Labou Tansi (1945-1995) a fait son entrée sur la scène littéraire pour poursuivre cette révolution linguistique. Son œuvre traite de la corruption endémique et de l’emprise de dirigeants décadents. Son arme est la satire politique et son irrévérence vise également la langue française, dont il moque délibérément les conventions, en inventant sa propre esthétique littéraire. Labou Tansi avait appris le français dans une école congolaise où il lui était interdit de parler sa langue maternelle. Il disait que le français était la langue dans laquelle il avait été « violé ».
En imposant le français à l’école, les colonialistes voulaient imposer un modèle linguistique et culturel qui aboutirait à terme à l’assimilation. Mais les choses ne se sont pas passées exactement comme prévu. Le français est devenu une langue dans laquelle les Africains peuvent exprimer leurs propres aspirations et leur combat pour la liberté. Une langue est au service de celui qui veut l’utiliser, tant qu’elle n’est pas imposée mais reste à conquérir. Pour Daniel Maximin, écrivain et poète originaire de la Guadeloupe, il est important de ne pas confondre langue et citoyenneté, et de comprendre que le français ne se limite pas aux frontières géographiques de l’Hexagone. La « langue de Molière » sert à exprimer de nombreuses identités, du Congo au Vietnam, en passant par le Canada. Elle est la langue officielle de plus de vingt pays africains. Par conséquent, la question n’est pas de savoir pourquoi nous écrivons en français, mais comment nous l’écrivons. »
C’est donc aussi et surtout le moment de lire et de relire (entre autre) l’éblouissant poète que fut
Léopold Sedar Senghor.
Exemples :
SPLEEN
Je veux assoupir ton cafard, mon amour,
Et l'endormir,
Te murmurer ce vieil air de blues
Pour l'endormir.
C'est un blues mélancolique,
Un blues nostalgique,
Un blues indolent
Et lent.
Ce sont les regards des vierges couleur d'ailleurs,
L'indolence dolente des crépuscules.
C'est la savane pleurant au clair de lune,
Je dis le long solo d'une longue mélopée.
C'est un blues mélancolique,
Un blues nostalgique,
Un blues indolent
Et lent.
et le très célèbre hommage:
FEMME NOIRE
Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est
beauté !
J’ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains
bandait mes yeux.
Et voilà qu’au cœur de l’ Eté de Midi, je te découvre,
Terre promise, du haut du haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair
d’un aigle.
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir,
bouche qui fais lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux
caresses ferventes du vent d’Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui grondes sous les
doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de
l’Aimée.
Femme nue, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs
de l’athlète, aux flancs des princes du Mali.
Gazelle aux hanches célestes, les perles sont étoiles sur
la nuit de ta peau
Délices des jeux de l’esprit, les reflets de l’or rouge
sur ta peau qui se moire
A l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux
soleils prochains de tes yeux.
Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans
l’Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres
pour nourrir les racines de la vie.
Sur une des vingt quatre communes que compte la ville de Kinshasa, Mont Ngafula, située en périphérie sud se trouve « lola ya bonobo », le paradis des bonobos en lingala. Sur les trente cinq hectares de ce sanctuaire et que longe la rivière Lukaya, vit une soixantaine de ces grands singes en attendant leur réintroduction dans leur biotope naturel.
Le sanctuaire a été créé en 1994 par une belge, Claudine André.
La connaissance de l’existence du bonobo est récente : ce n’est qu’en 1929 que l’anatomiste E. Schwartz le découvre en République Démocratique du Congo sur un petit territoire de 200 000 kms carrés, entre la rive gauche du fleuve Congo et la rive droite de la rivière Kasaï. Le bonobo n’existe nulle part ailleurs en Afrique et dans le monde que sur ce petit espace, (100% congolais nous précise fièrement notre guide) c’est dire la fragilité de sa survie et la nécessité de protéger cette espèce en voie de disparition rapide. En 1980 on comptait 100 000 individus environ et aujourd’hui ils ne seraient plus que 10 000. Il y a plusieurs causes à cela : la déforestation intempestive (mais lucrative), la faible fécondité, une femelle ne met au monde guère plus de cinq à six petits dans sa vie, et la chasse. Arrêtons-nous sur celle-ci.
On chasse le bonobo pour le trafic de viande, pour le simple plaisir de tuer ou pour capturer les petits et en faire des animaux de compagnie : cette pratique est formellement interdite. Quand les jeunes bonobos peuvent être récupérés et sauvés ils sont emmenés à lola ya bonobo. Le bonobo, fragile de nature et traumatisé par le meurtre de ses parents – il possède une mémoire très vive des événements - a donc besoin d’affection de tendresse et de réconfort, mais il n’a plus ses parents… On lui procure donc une maman de substitution. C’est une jeune femme congolaise qui a en charge deux à trois petits : elle les nourrit, les lave, joue avec eux, les cajole, les gronde car ils sont souvent facétieux et taquine volontiers leur « maman ». C’est un spectacle assez drôle à regarder.
Une fois devenus adultes on les prépare à réintégrer leur milieu naturel, ce petit territoire de 200 000 kms2 et ceci de manière progressive : on cache la nourriture dans la forêt de lola ya bonobo, ils doivent se débrouiller pour la trouver. Ils apprennent à (re) faire leur nid, c’est le terme employé car il s’agit d’une sorte « hamac » de branchage dans les hautes futées. Cela prend du temps mais naturellement ils y arrivent… le bonobo détient 99% de notre patrimoine génétique !
L’organisation sociale est plutôt d’ordre matriarcal. Dans le groupe il y a une femelle dominante qui régit tout son monde avec entre autre la distribution équitable de vivres ou quand un danger survient, un serpent par exemple, le mâle se réfugie courageusement dans son nid pendant que la femelle tue l’agresseur seule ou avec d’autres congénères, mais sans coup férir.
Il n’attrape jamais la malaria (le paludisme) car dans le placenta de la mère se trouve une substance dont j’ai oublié le nom mais qui les protège de cette affection. Il y a là une piste sérieuse de recherche en médecine. Ils sont également porteurs sains du sida et ceci explique peut-être cela : pour la petite histoire rappelons que les bonobos sont aussi dénommés « les hippies de la forêt » en référence au célèbre slogan des hippies dans les années soixante en Europe « faites l’amour pas la guerre ». En effet les conflits à l’intérieur du groupe se résolvent toujours au cours de longues étreintes amoureuses et collectives, sans distinction de sexe, mais apaisant ainsi joyeusement les humeurs belliqueuses des différents protagonistes.
On lit régulièrement que le Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Afrique est en croissance constante avec des pourcentages à faire pâlir d’envie les pays européens. On rapproche ce pourcentage de croissance de celui de la Russie, du Brésil, de l’Inde, de la Chine ou d’autres.
Ce rapprochement n’a pas lieu d’être, La Russie, Le Brésil, l’Inde et la Chine sont des pays, l’Afrique, non. D’une part l’Union Africaine (UA) représente cinquante quatre pays et d’autre part ces chiffres étant macro-économiques masquent les réalités du terrain où les répercussions de ces bonnes statistiques sur la vie quotidienne des populations des cinquante quatre pays ne sont absolument pas perceptibles. Et on connait pourtant la bonne vieille théorie, éculée, du ruissellement : quand une catégorie sociale s’enrichit, tôt ou tard il y a des retombées bénéfiques pour les plus pauvres. En Afrique ce n’est pas pour demain.
Regardons la réalité.
- Donne-moi l’argent !
J’ouvre les deux mains en signe d’impuissance.
- Donne-moi l’argent !
- Ya pas d’argent !
- Donne-moi 500 !
Même geste de ma part.
Le jeune pose alors son index sur ma montre en ayant l’air de dire :
- Et ça, ce n’est pas de l’argent ?
Je le regarde interloqué :
- Tu veux ma montre ?
- …
- Non, tu ne l’auras pas.
- Donne-moi 500 !
500 francs congolais c’est 45 centimes d’euro. Je ne les donne pas.
Si le les avais donné, demain j’aurais tous les jeunes et les moins jeunes du quartier – mais ce n’est pas la vraie raison - qui viendront me voir en disant :
- Donne moi 500 !
- Y a d’argent !
- Hier tu as donné et aujourd’hui tu ne veux pas donner ? Pourquoi ? Tu es méchant.
Je ne suis pas sûr que les donner soit une bonne idée, encore moins une bonne action. Les donner est entretenir un système en définitive malsain en maintenant ce que Octave Manoni nomme « le complexe de dépendance », à notre petite échelle bien sûr. Les bonnes âmes vont dire : tout de même 45 centimes ce n’est pas beaucoup ! le complexe de dépendance il s’en moque complètement, et il n’a pas envie d’attendre les effets du ruissellement cet enfant ! Je les entends d’ici s’écrier : Moi je les donnerais ! Le visiteur de passage donnera convaincu d’avoir un grand cœur. Il se trompe en se débarrassant à bon compte du quémandeur et, se sentira satisfait de son acte. C’est une erreur.
En accédant à sa demande l’enfant se dit : pourquoi aller à l’école, travailler, alors que tôt ou tard on croise un blanc au grand cœur qui donnera de l’argent ! C’est quand même plus facile et moins fatiguant...
Au même titre que la préservation de notre environnement passe par nos petits gestes au quotidien –trier nos déchets, apporter à la pharmacie les médicaments périmés, faire attention à sa consommation d’eau, etc…- la modification de l’état d’esprit de nos amis – état d’esprit dont nous sommes responsables ne nous y trompons pas - passe par la modification de notre propre comportement à leur égard à quelque échelle qu’elle se situe. Et il est beaucoup plus difficile de ne pas donner que donner.
L’Afrique est pauvre alors qu’elle pourrait être riche, qu’elle est potentiellement riche. Seulement voilà, de nombreux facteurs endogènes et exogènes dont nous reparlerons, font qu’elle ne l’est pas et l’aider à devenir prospère ne se situe certainement pas en premier lieu dans cette illusion de fausse bonne action pré-citée.
Mais comme rien n’est jamais simple dans la vie, quand je vais acheter un paquet de cigarettes il y a parfois autour de moi deux ou trois enfants aux yeux tout rond, au regard rieur qui ne demandent absolument rien. C’est à ce moment qu’il m’arrive de donner un billet de cent francs…
GreatFive est un beau site de voyages qui vient de publier un nouvel article de mon blog, c'est ici:
http://www.greatfive.net/2012_03_FR/02.php
Vous pouvez aussi devenir ami avec ce site sur facebook, cela l'aidera et c'est ici:
https://www.facebook.com/pages/GreatFive/188754277890300
vue du Bas-Congo - RDC
coucher de soleil à la mission - Kisantu
Fato Amoy - Poète Ivoirien
Pour raisons professionnelles j’ai du me rendre à deux reprises dans la paroisse de Lemfu petite cité rurale située à une heure de demi - deux heures de piste vers le sud en direction de l’Angola. Deux heures de route pour 36 kms : en Afrique on ne compte pas la distance mais le temps à mettre pour la parcourir. Les deux trajets se sont effectués après de fortes pluies rendant la conduite parfois périlleuse et délicate mais Floribert notre chauffeur en a vu d’autres…
Quand la piste est vraiment trop mauvaise, nous empruntons un chemin sur notre droite qui traverse parfois une petite concession privée. Le propriétaire a placé une barrière toute symbolique dont la réelle utilité m’échappe et qu’il s’empresse d’ouvrir à notre arrivée.
En Afrique équatoriale, selon que l’on se trouve dans l’hémisphère nord ou sud, le calendrier des saisons est inversé. Nous situant à Kisantu à la latitude du 5ème parallèle sud environ la saison des pluies se termine autour du 15 mai pour reprendre vers le mois d’octobre.
La période sèche s’annonce toujours ici de très gracieuse manière en nous invitant à ses premières promesses par des aubes merveilleuses de délicatesse et de lait clair, roses.
C’est à partir de six heure du matin que le spectacle commence pour se terminer très vite dès « le salut du jeune soleil »*, image fugitive des rêves à voler au temps qui passe. L’austère et fier rônier s’adoucit dans cette aube rose des matins de mai quand à ses pieds l’herbe fraîchement coupée de la veille distille dans l’atmosphère le parfum subtil de ses cheveux morts. La brume laiteuse et douce retient le plus longtemps possible ses dernières écharpes sur les aspérités de la Terre dans un combat perdu d’avance : le jour exerce toujours son droit immémorial à la renaissance.
* titre d'un poème de Léopold Sedar Senghor
Arc-en-ciel, oh! Arc-en-ciel,
Toi qui brilles là-haut, si haut,
Par-dessus la forêt si grande,
Au milieu des nuages noirs,
Partageant le ciel sombre.
Tu as renversé sous toi,
Vainqueur dans la lutte,
Le tonnerre qui grondait,
Qui grondait si fort, l'irrité!
Etait-il fâché contre nous ?
Au milieu des nuages noirs,
Partageant le ciel sombre
Comme le couteau qui tranche le fruit trop mûr,
Arc-en-ciel, Arc-en-ciel!
Et il a pris la fuite,
Le tonnerre tueur des hommes,
Comme l'antilope devant la panthère,
Et il a pris la fuite,
Arc-en-ciel, Arc-en-ciel!
Arc puissant du Chasseur de là-haut,
Du chasseur qui poursuit le troupeau des nuages
Comme un troupeau d'éléphants effrayés,
Arc-en-ciel, dis-lui notre merci!
Dis-lui: Ne sois pas fâché!
Dis-lui: Ne sois pas irrité!
Dis-lui: Ne nous tue pas!
Car nous avons très peur,
Arc-en-ciel, Arc-en-ciel !
vers le jardin botanique de Kisantu - RDC
Ne nous y trompons pas, la raison sociale de ce magasin photographiée à l’entrée de Kimbala n’a absolument rien de prétentieux, bien au contraire, elle est même délicieuse de candeur et de foi naïve.