Loin des contraintes et obligations du travail quotidien, l'été est souvent propice à une réflexion tranquille sur toute sorte de choses. Réflexion qui doit être alimentée comme il se doit par la lecture, si possible de bonnes lectures.
C'est encore chez Léopold Sédar Senghor que j'ai trouvé ce petit texte, "Oubli" dans "poèmes perdus".
Sublimes mots sur la jeunesse partie sans nostalgie et la justesse des belles maturités.
Oubli
J’ai oublié la mécanique des thèmes,
Les catéchismes récités durant quinze ans,
J’ai oublié l’huile rance d’hier.
La mer des prés m’attend.
La mer verte et son odeur de rosée,
La mer fleurant des baisers d’enfants.
Et m’appelle
Le plongeon dans l’herbe
Rejaillissant en rires sonores.
Mon corps
Où s’ouvrent des bouches neuves
Filtre des courants fraîcheurs,
Des sons, des couleurs, des senteurs,
Toutes les voluptés païennes
Loin de la rancœur des livres d’hier.
bras de mer à Mbodienne (Sénégal)