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Dominique Baumont

  • : Le blog de Dominique BAUMONT
  • : UN ESPACE D'AFRIQUE ET D'HUMANITE, D'EXPERIENCES VECUES, UN ESPACE DE PARTAGE ET D'ECHANGE.
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L' Auteur

  • Dominique BAUMONT
  • Quelques chroniques et quelques photos de quelques missions en Afrique.

VOLONTAIRE DE SOLIDARITE INTERNATIONALE.

2005–2007 en CENTRAFRIQUE.

2008–2010 au SENEGAL.

2012-2014 en 
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.
  • Quelques chroniques et quelques photos de quelques missions en Afrique. VOLONTAIRE DE SOLIDARITE INTERNATIONALE. 2005–2007 en CENTRAFRIQUE. 2008–2010 au SENEGAL. 2012-2014 en REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.

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Un voyage se fait toujours trois fois...

Une première en rêve, en imagination,

au ras des cartes.

Une deuxième le long des routes,

dans des bus rapiécés,

dans des gares en attente

d’hypothétiques trains,

dans des hôtels douteux ou des jardins radieux.

Enfin une troisième et interminable en souvenir,

dans la présence d’instants

qui vous constituent désormais

et que rien n’y personne ne peut effacer.

Elisabeth FOCH - Journaliste française - Prix Nadal 1990 

matin à Kikwit 2

 Matin à Kikwit. Bandundu. RDC

 

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Une incitation au voyage. En chanson

La promesse d'une expérience de

Volontariat Solidaire réussie.

 

Musique de Zaz "On ira"

Vidéo de Ion Eminescu

Chargé de communication à la DCC

L'IVRE D'AFRIQUE

Copie (3) de la place du souvenir 1

voyager c'est...

...aller à la rencontre de la poussière savoureuse

des hommes.

Georges Scheade - Poète libanais

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au revoir les amis

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EN PAYS PYGMEE - CENTRAFRIQUE

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pygmées à Manasao

A MEDITER

enfant et vautour

Il y a pire que

le bruit des bottes, 

il y a le silence des pantoufles.

Max Frisch 

SENEGAL - 2010

regard du Sénégal 1-copie-1

enfants pointe sarène

regard du Sénégal-copie-1

regard du Sénégal 2

25 décembre 2011 7 25 /12 /décembre /2011 08:06

 

Attention aux orphelins

 

db.jpg

 

Autrefois, dans le village de Gani-Gawané, les orphelins étaient rejetés et abandonnés. Selon cette triste habitude, une année, à l’approche de la saison des pluies, le petit Adamou fut emmené dans une brousse lointaine parce que personne ne voulait plus s’occuper de lui : un de ses oncles qui l’avait recueilli après la mort de ses parents et l’avait élevé presque dix ans, mourut lui aussi et sa veuve avait beaucoup de mal à élever ses propres enfants. Le chef du village à qui elle avait fait appel décida donc d’abandonner le petit Adamou.

 

Ainsi l’enfant se retrouva-t-il seul, parmi les animaux sauvages, à des lieues du village le plus proche. Comme par miracle, il trouva une grotte et s’y cacha. Or, grâce à Dieu, dans le fond de cette grotte, on avait caché, sans doute pour les protéger des razzias, des vivres les plus divers : de la viande séchée, des sacs emplis de niébé** et tout ce qu’il lui fallait pour vivre. Dans la brousse épaisse qui l’entourait, Adamou put ainsi éviter la mort à laquelle il était destiné. Il apprit à éviter les animaux sauvages, sut bientôt faire des pièges et se distraire en regardant les ombres, les nuits de pleine lune. Mais nuit et jour aussi, il maudissait les habitants du village qui l’avaient abandonné. Il souhaitait pour eux les pires catastrophes dont il avait entendu les anciens parler : les pluies qui noyaient les récoltes, ou au contraire, la sécheresse, ou encore, les invasions de sauterelles. Ses malédictions furent efficaces. Ainsi, des semaines, des mois passèrent sans qu’une goutte d’eau ne tombe à Gani-Gawané. La tristesse y devenait pesante car ni le manioc, ni le niébé, ni le sorgho*** ne germaient dans les terres qu’on avait ensemencées et la perspective de la famine accablait grands et petits.

 

Au contraire, les pluies de l’hivernage avaient arrosé tous les villages alentour, partout, les paysans s’apprêtaient déjà à des récoltes abondantes, les greniers allaient déborder. La bonne fortune des villages voisins augmentait encore la tristesse et le découragement à Gani-Gawané. On ne savait plus à quel génie se vouer et bientôt, il fallut aller dans les villages voisins quémander jusqu’au moindre grain de mil ou de sorgho. Nulle part, on n’était disposé à aider un village qu’on considérait comme maudit.

 

Les bergers de Gani-Gawané eux-mêmes, durent beaucoup s’éloigner pour trouver des pâturages encore verts. Un jeune berger à peine plus âgé qu’Adamou alla même jusqu’à s’approcher de la grotte perdue où l’orphelin avait trouvé refuge. Ses vaches paissaient paisiblement sur une étendue d’herbe bien verte proche de ces lieux quand l’une d’elle quitta le troupeau ; le petit berger la suivit et découvrit, tout étonné, au bas de la falaise où il se trouvait, une anfractuosité d’où sortait le son d’une voix humaine. Prêtant l’oreille, il fut stupéfait d’entendre ces maux : « Habitants de Gani-Gawané, maudits soyez-vous qui m’avez abandonné loin des hommes. Je suis seul loin de tout et sans la nourriture que je retire du fond de cette grotte, je n’aurais pu survivre à cet abandon. Que vos semences se noient sous les pluies d’hivernage, que la sécheresse fasse mourir les jeunes pousses, que les sauterelles dévorent ce qui reste sur pied. Puissent vos enfants en périr puisque vous ne faites pas l’effort de prendre soin des orphelins. Et toi, génie de cette grotte, fais que cette malédiction se réalise ! »

 

Le berger comprit bien vite qui parlait, il se souvenait d’Adamou dont il avait partagé les jeux et le reconnut vite comme l’auteur de ces malédictions.

 

Abandonnant sur le champ son troupeau, il courut au village informer le chef de ce qu’il venait de découvrir. Ce dernier n’eut pas de peine à reconnaître ses torts et appela le sorcier qui s’empressa de supplier le génie de la grotte. Pendant ce temps, tous les hommes du village se rendirent en cortège auprès d’Adamou et le ramenèrent bien vite à Gani-Gawané. Le chef du village le prit dans sa maison où il fut accueilli comme l’un de ses fils. Une grande pluie s’abattit aussitôt sur le village. C’est depuis ce jour que les orphelins sont traités avec soin et amour à Gani-Gawané. 

 

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 12:49

 

 

"Si l'on y réfléchit bien, le Christ est le seul anarchiste
qui ait vraiment réussi."

 


malraux1André Malraux
L'Espoir

 

 

 

 

 

 

 Et Dieu sait si André Malraux réfléchissait.


 

fleur-de-paix.jpg

fleur de Centrafrique

 

 

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 07:59

 

 

 

 

 


Noël


 

 

 

 

 

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 11:58

 

Ici pas de gros flocons, pas de neige, pas de froid. Pas de cheminée non plus où brûle un grand feu, pas de sapin. Un soleil écrasant, de la chaleur, du bruit comme toujours et surtout beaucoup de poussière de sable. C’est ainsi que j’ai vécu le Noël 2009 dans l’école primaire du Sénégal où je travaillais.

Curieuse impresssion que de voir ce père Noël dans la touffeur africaine, joué par une jeune enseignante de l’école. Cependant ce qui ne change pas ce sont les chères petites têtes noires avec les mêmes sourires, la même excitation, les mêmes rêves éveillés -pour les plus jeunes- que ceux de leurs frères blancs…

Charmant !

 

Père Noël 5


Père Noël 4


Père Noël 1


Père Noël 3


Père Noël 6

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 08:37

 

Le vieil esclave

 

Quand je fus pris sur les bords houleux du Sénégal

Où la brousse a bercé ma lumineuse enfance.

Entre une masse d’esclaves, aux yeux pleins de souffrance,

Je me vis éloigné de mon pays natal.

Lorsque émergea des flots, sous l’azur tropical,

La jaune Mauritanie où règne l’opulence,

Je sentis renaître dans mon coeur de l’espérance,

Mon vieux commandant ne fut ni cruel ni brutal.

J’ai semé le riz, le maïs, les cannes

Et mené les troupeaux vers la paix des savanes

La nuit, je chante au dessous des filaos plaintifs.

J’ai entouré d’une peau de vache une barrique,

Et mon tam-tam rappelle à nos frères captifs,

Les nuits, les grandes nuits brûlantes de l’Afrique.

 

le fleuve Sénagal

le fleuve Sénégal à Saint-Louis - août 2009

 


thalydD'après le texte de Daniel Thaly, poète martiniquais - 1879-1950

 

 

 

 

 

 

 

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 08:09

 

Une des conséquences de la très belle phrase de Léopold Sedar Senghor publiée récemment dans « Afrique profonde », est - entre autre - le rapport à la nature qu’entretiennent nos frères africains.

Les fêtes de fin d’année laissant peu de temps pour la rédaction de nouveaux articles elles sont une période propice à la réédition, voici donc un article écrit en 2009 quand j’étais en mission au Sénégal.


LE RAPPORT A LA NATURE



D‘après ce que j’ai lu (La pensée Africaine - Recherches sur les fondements de la pensée négro-africaine - Alassane NDAW) on peut avancer un certain nombres de dénominateurs communs en terme de comportement et de pensée aux populations de l’Afrique subsaharienne.

C’est ainsi que les africains de ces régions, de l’est à l’ouest et du nord au sud ont un rapport à la nature  qui se ressemble. Pour pouvoir l’appréhender, un parallèle avec celui des blancs est utile.

Léoplod Sedar Senghor, dans l’ouvrage cité plus haut a des termes assez sévères pour en parler :

« Considérons l’homme blanc dans sa confrontation avec l’objet, le monde extérieur, la nature, l’Autre. Plein de détermination, c’est un guerrier, en oiseau de proie doué d’un regard innocent que cet homme se distingue de son objet. Il le tient à distance ; il l’immobilise ; il le fixe. Armé d’instruments de précision, il le dissèque dans une analyse impitoyable. Emporté par une volonté farouche et efficace, il tue l’Autre et, dans un mouvement centripète trouve le moyen de l’utiliser à des fins pratiques. Il l’assimile. Ainsi est l’homme blanc européen ; tel, déjà, il l’était avant la révolution scientifique du XXe siècle. »

Avant la révolution du XXe siècle ? bien sûr. Il suffit pour s’en convaincre de regarder le parc de Versailles. Domestiquée à l’extrême, coupée, amputée, ployée, martyrisée pourrait-on dire, la nature en ces lieux ne sert que de faire-valoir à un seul homme, Louis XIV. Elle n’est l’objet ses attentions que pour mieux lui imposer sa volonté. Notre volonté pourrait-on dire car encore maintenant, de nos jours dans le plus modeste des jardinets, les haies sont taillées, le gazon tondu, les parterres de fleurs ont des formes géométriques. Les jardins potagers, dans la naïve ambition de les faire ressembler ceux de Villandry, sont tirés au cordeau.
On maîtrise.  

Les mots de L.S. Senghor reste de parfaite actualité.

 

Il en va tout autrement avec les africains. Dans le même ouvrage, l’auteur :

« Les rapports de l’Africain et de la nature sont l’expression d’une symbiose consciente d’elle-même .Dans les poèmes inspirés par la chasse, le chasseur ne s’enorgueillit pas de tuer ; à l’égard du chassé, il n’exprime que louange  et respect. Le chasseur et le chassé jouent simplement leur rôle dans le drame de l’existence. L’homme de brousse compose des chants pleins de charme et de sensibilité à la gloire de l’antilope, qu’il chante et danse en l’honneur de la mise à mort. La nature n’est donc pas un ennemi qu’il faut vaincre. L’Africain sent qu’il fait lui-même partie de la nature et qu’il est pris dans un réseau de relations avec le Cosmos et le social ,avec l’animal, avec la plante, avec la terre nourricière,avec la pluie d’orage et la lente germination des graines. Lorsque les choses vont mal, c’est parce que les relations ont été faussées, qu’elles ont perdus leur harmonie et leur accord. »

 

Maîtrise d’un coté, symbiose de l’autre, faut-il aller chercher dans le sentiment religieux très fort (rappelons que le terme « athée » est un mot incompréhensible et vide de sens pour un africain), omniprésent sur ce continent ainsi que nous l’avons déjà dit ce respect de nos amis pour leur environnement  ?

Oui, probablement.

La nature est une création de l’Être suprême et on ne peut sous peine de voir se rompre l’harmonie du monde et de la vie la plier à nos désirs, la recherche de l’harmonie étant une autre constante clé de la pensée africaine.

ruche 1une ruche en Centrafrique

 

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 08:34

 

 

 tous égaux

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 10:41

 

LSS à Joal Négritude et humanisme (1964)

Léopold Sedar Senghor


"En Afrique noire, il est explication et connaissance du monde,

c’est-à-dire participation sensible à la réalité qui sous-tend l’univers,

à la surréalité,

plus exactement aux forces vitales qui animent l’univers."

 

Copie-de-ciel-d-orage-sur-le-lac-Kivu.JPG

ciel d'orage sur le lac Kivu vu de Goma - Nord-Kivu - mars 2008

sur la gauche, les premières collines du Rwanda

 

 

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 12:16

 

On peut comprendre que le sommet de Durban ait été loin des préoccupations de l’opinion publique africaine. Quand on doit se battre au quotidien pour sa survie, pour se nourrir tout simplement, les projets à long terme quelque soit leur légitimité laissent indifférents : la fameuse pyramide des besoins de Maslow reste donc plus que jamais d’actualité. (cliquez sur le lien ci-dessous)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins_de_Maslow

L’Afrique, qui de toute manière fut l’oubliée des très modestes résultats de ce sommet.


 Lu pour vous dans:

slate afrique 

mise à jour 14/12/2011

Sommet sur le climat: Durban si loin des préoccupations de l’Afrique.

Le sommet contre le réchauffement climatique n'a guère mobilisé l'opinion publique africaine.

  L'AUTEUR

Fanny Roux

«Conflit autour des terres arables, de l’eau et des forêts liées aux migrations environnementales. (…) L’Afrique subit le poids d’un réchauffement imparable qui ne dit pas son nom. (…) Et l’Algérie ne pourrait, dans un futur proche, que récolter les fruits d’une mauvaise gouvernance en matière d’environnement», s’alarme le quotidien algérien Liberté. Au moment des négociations sur le climat à Durban en Afrique du Sud, du 28 novembre au 11 décembre, cet éditorial a pris la mesure de l’importance de se prémunir des «dégâts collatéraux du réchauffement climatique». 

Mais de manière générale, les  pays du continent africain où se déroulait pour la première fois la conférence sur le climat, dite Cop-17, n’ont pas eu l’air de se sentir aussi concernés par les négociations, au vu du peu de retombées de l’évènement dans la presse africaine. En effet, rares sont les titres à avoir consacré plus que quelques dépêches sur la conférence.

Les 194 pays de l’ONU réunis pour établir une feuille de route pour lutter contre le réchauffement climatique se sont mis d’accord le 11 décembre pour s’inscrire dans un accord global de réduction des émissions de gaz à effet de serre avant 2015. Un accord à minima, pour beaucoup, même si ces discussions auront eu le mérite de prolonger le protocole de Kyoto visant à réduire les émissions de Co2 des pays signataires, jusqu’en 2017 ou 2020. Aussi, la mise en marche d’un «Fonds vert» de 100 milliards de dollars par an (environ 76 milliards d’euros) pour aider les pays en voie de développement à lutter contre le réchauffement climatique a été programmé à partir de 2020. La question de son financement n’a cependant pas été élucidée.

L’Afrique, parmi les plus vulnérables

Bangui aérienneCette 17ème conférence sur le changement climatique à Durban a été perçue comme cruciale pour les pays les plus vulnérables aux risques engendrés par les changements climatiques. En premier lieu, l’Afrique. De nombreuses ONG ont d’ailleurs milité pour que les plus gros pays émetteurs de gaz à effet de serre (en ligne de mire, les Etats-Unis) ne retardent pas les négociations après 2020, ce qui aurait vraiment été de mauvaises augures pour les pays africains. C’est le cas de l’organisation Avaaz.org basée à New York, qui a incité les pays émergents à être «du côté des pays africains». Une pétition a recueilli plus de 700.000 signatures, selon l’agence Panapress.

Proximité de l’évènement oblige, les médias sud-africains se sont un peu plus penchés sur le sujet, en fournissant de nombreux articles de fond. C’est le cas de l'hebdomadaire The Mail & Guardian qui a consacré une page spéciale de son site à la couverture de l’évènement. Outre tous les articles évoquant les différents enjeux sur le climat débattus à Durban, le site a proposé divers points de vue, celui des ONG et des scientifiques, où celui de la ministre sud-africaine de l’Eau et de l’Environnement Edna Molewa qui a accueilli la conférence et l’a qualifié de «succès remarquable». On n’y apprend aussi que, même s’il trouve que l’avancée des négociations est plutôt inespérée, le négociateur sud-africain Alf Wills aurait voulu qu’un protocole (un accord strict et contraignant légalement) ressorte de cette conférence, mais, «il a réalisé que cela n’allait pas être possible», relate The Mail & Guardian.

Les Africains lésés

Un autre article du Mail & Guardian montre que les négociations de Durban ont non seulement tourné à l’avantage des pays développés, mais ont aussi créé des divisions parmi les 53 pays africains, sur la question de l’agriculture. L’objet du désaccord: fallait-il ou non céder à la demande des pays développés de rentrer dans le marché des gaz à effet de serre? L’un des négociateurs pour l’Afrique de l’ouest a expliqué à l'hebdomadaire que cette approche de l’agriculture (appelée mitigation) visant à réduire l’impact négatif de son activité sur l’environnement n’est pas dans l’intérêt de l’Afrique. D’abord, elle ne vise pas à réfléchir et développer un nouveau modèle agricole pour ce continent. Ensuite, le marché des émissions de dioxyde de carbone qui permet des transactions de droits d’émissions de gaz à effet de serre entre les pays ne serait pas intéressant pour les pays africains:

«Ce marché ne peut pas fonctionner en Afrique parce que la majorité des agriculteurs africains ont moins de deux hectares de terres, ce qui est insuffisant pour pouvoir capter une quantité non négligeable de gaz à effet de serre et la vendre»,explique le président du groupe Afrique à la conférence, Tosi Mpanu-Mpanu.

Parmi les pays hostiles à l’entrée dans ce marché, le Ghana, la Tanzanie ou encore le Mali.

Pollueurs-Payeurs

Kigali FlirckDans un article titré «Durban, échec et mat pour l’Afrique?», le site Journal du Mali se demande ce que l’Afrique peut bien tirer de Cop-17. Il évoque la position de Tiémoko Sangaré, le ministre malien de l’Environnement, qui insiste sur l’importance de «l’engagement des pays européens à financer le changement climatique en Afrique», notamment à travers le «Fonds vert». Car après tout, comme l’a déclaré le ministre algérien de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, Chérif Rahmani, répris dans la Dépêche de Kabilye:

«c’est aux responsables de la pollution d’assumer la dépollution. L’Afrique ne pollue pas au-delà de 4% de l’ensemble de la pollution mondiale. Il faut qu’on règle le passif d’un ou deux siècles de pollution».  

Le ministre malien salue déjà le don de 10 millions d’euros par l’Allemagne au Mali pour «les mécanismes d’adaptation et d’atténuation aux effets du changement climatique», précise-t-il, optimiste.

Certains sont plus sceptiques, voire blasés, comme l’un des participants africains aux discussions cité par le site malien:

«Les Américains ont, eux, plus de 200 négociateurs qui se relaient, et nous on en a 2 ou 3 [par pays], et il suffit d'une minute d'inattention de notre part pour nous faire avoir.»

Se faire avoir. C’est peut-être l’une des raisons pour laquelle ces négociations semblent être à mille lieues des préoccupations des Africains. Une impression que, de toute façon, on (les pays développés) décidera à leur place. Et puis, la priorité des Africains semble ailleurs. Les troubles politiques qui déchirent la République démocratique du Congo ou la Côte d’Ivoire, le fléau de la famine dans la Corne de l’Afrique, le terrorisme dans le Sahel, les transitions démocratiques des pays arabes ou encore la corruption en Afrique du Sud paraissent préoccuper davantage les populations.

Alors oui, aujourd’hui encore, la sauvegarde de l'environnement est une question qui, si elle est décisive dans les pays africains touchés par le réchauffement climatique, semble être considérée comme un luxe pour beaucoup d’entre eux.

Fanny Roux

 


« La pauvreté, c'est l'absence d'avoir, de savoir et de pouvoir. »

Proverbe africain

le lac Kivu

 le lac Kivu

 

 

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 09:22

 

 

 

Copie (2) de au revoir les amis

Centrafrique

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