Si le processus de recrutement d’un Volontaire candidat au départ en mission à la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) est long et exigeant, celui du « recrutement » si l’on peut dire, d’un partenaire, c'est-à-dire celui qui veut accueillir un coopérant, congrégation, diocèse, école dispensaire, association etc… l’est tout autant.
En effet si la DCC n’est pas en soi porteuse de projet, en revanche elle répond toujours à une demande d’un partenaire du Sud. On comprendra aisément que ce souhait émanant du terrain ne peut être sérieusement pris en compte que si l’on se rend sur place, on ne peut dans l’intérêt du futur coopérant et dans celui du partenaire se contenter d’un échange de mails.
C’était donc l’objet de mon déplacement à Tamba : rencontrer un éventuel/futur partenaire. Le rencontrer pour cerner au mieux sa demande, l’aider à définir le plus précisément possible ses attentes et le profil professionnel et humain de celle ou celui qu’il compte recevoir. Souvent le poste à pourvoir n’est pas clairement précisé ou alors exigerait plusieurs compétences qui ne pourraient être assumées que par plusieurs volontaires. Les demandes sont parfois comparables à la recherche du "mouton à cinq pattes" ! Nous travaillons ensemble sur la définition de la fiche de poste.
Le lieu de travail fait aussi l’objet de toute notre attention : Le Volontaire disposera t il - sachant que de toute manière elles ne seront pas identiques à celles que l’on trouve en Europe – de conditions optimales pour à la fois s’épanouir et pour remplir convenablement les tâches que l’on attend de lui. ? (Un accès internet par exemple sera-t-il possible ?). L’aidera t il dans les démarches administratives obligatoires ? ...
Son lieu de vie est tout aussi important : comment le partenaire compte il loger son hôte ? Aura-t-il un véhicule ? Où prendra t il ses repas ? Y a t il des occasions de distractions dans un périmètre restreint, indépendamment des déplacements de vacances effectués dans le pays ? ...
Interrogations multiples donc, dont les réponses si elles sont globalement positives, contribuent grandement à la réussite d'une mission.
Mais il n'y a pas que cela.
A travers toutes ces questions nous cherchons aussi à savoir si au-delà de l’image valorisante que peut avoir la présence de coopérants blancs – c’est un vrai paramètre dont il faut tenir compte - il y a une réelle volonté d’échanges interculturels, la volonté d’aller vers l'expatrié, vers sa culture, ses modes de fonctionnement car nous sommes formés à cette dimension là de la coopération internationale, car l’interculturalité est un chemin que l’on emprunte à deux : un émetteur et un récepteur, pour reprendre les termes des gens de communication, l’un et l’autre devenant alternativement l’un et l’autre.
Mais je vois bien que je vous ennuie un peu avec toutes ses préoccupations là. Nous allons donc faire du tourisme, je vous emmène visiter le parc du Niokolo Koba, la plus grande réserve naturelle du Sénégal, avant que je prenne ce soir le car de nuit qui me ramènera à Mbour.
La gare ferrovière de Tambacounda, vestige de la colonisation.
Il existe encore un train qui relie Bamako à Dakar, mais depuis deux mois il n'est plus en service. Il y a des déraillages fréquents et le dernier en date, il y deux mois, à fait plusieurs morts...