En Afrique plusieurs dénominations définissent Dieu comme Être suprême.
En voici quelques unes, des quatre coins de l’Afrique :
Masa-Ba : Le grand roi,
Kanu-Masa : Le roi d’amour ; le prince du divin amour,
Munyuli-Masa : Le prince de la patience. Le très patient,
Ma weja : Être supérieur,
Lulema : Créateur,
Nyamubaho : Qui est
Et une qui m’a particulièrement touché :
Dyö-dôn-Masa : Le jour où les hommes se lèveront.
Cette multiplicité d’appellations pour un seul et même Être est bien la reconnaissance de l’existence d’un seul et même Dieu, l’expression d’un monothéisme affirmé. Monothéisme qui n’est pas incompatible avec des pratiques et des attitudes syncrétiques ainsi que je l’ai déjà précisé dans la Chronique Centrafricaine N° 8 C’est même, je le redis, ceci n’engageant toujours que moi, une des manifestations les plus aboutie du génie africain.
Pour les africains ce n’est pas l’homme qui monte vers Dieu comme chez les chrétiens mais Dieu qui descend vers l’homme. Cette attitude « descendante » ce qui n’a rien de désobligeant envers Dieu, les appelle à de très profondes expériences mystiques qu’ils ne traduisent pas en paroles : cette présence divine est incontestable, elle est et aucun mot ne saurait dans sa vérité première, l’exprimer. Ceci d’autant plus que contrairement aux mystiques chrétiens ou musulmans il semblerait que les africains répugnent à l’introspection.
Nous y reviendrons.
Nota Bene : Cette chronique a été en partie alimentée par la lecture du livre de Messieurs Thomas, Luneau et Doneux « les religions d’afrique noire ».